Elise Villatte // Blog // Medellin

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08/04 : Je prends le temps de marcher dans le quartier, de me familiariser avec l’espace.

11/04 : A la Sede Communal, il y a plusieurs groupes d’enfants. Je souhaite découvrir le quartier, les allées et venues des habitants. Dessine moi ta maison. Dessine moi ton quartier.

12/04 et 13/04 : Montre moi ta maison maintenant, montre moi le chemin que tu empruntes quotidiennement. Un groupe se forme et voilà que nous déambulons dans le quartier. Un des garçons s’empare d’une caméra et filme la marche. Le lendemain, je projette le film à la Sede Communal et filme le groupe d’enfants lors du visionnage. Leur commentaires m’étonnent. Ici, c’est en (se) re-racontant la manière dont la marche a été filmée que le quotidien devient fiction.

14/04 : Une envie – un habitant m’emmène faire un tour dans le quartier. Il filme la marche. Je projette le film devant lui ainsi que son entourage et filme les réactions, les commentaires. Je me demande comment ce protocole pourrait fonctionner avec des adultes.

15/04 : Au commencement du quartier, il n’y avait rien. Ce rien est parfois appelé « Potrero« , « Pantanero » ou bien « Monte« . Je n’ai pas de traduction.

17/04 : Premier essai avec une adulte, Mariela. Un petit groupe se constitue à nouveau lorsque nous sommes rejoints par son petit fils, Esteban. Mariela est arrivée au Sinaï 13 ans plus tôt, elle fait partie des premiers habitants du quartier.

18/04: Aujourd’hui, c’est auprès d’Alvis William que je découvre le quartier. Je commence à saisir les subtilités de chacun dans la manière de filmer, de commenter, de cadrer. De parfois fixer un regard.

19/04: Quand rien ne fonctionne comme prévu, il reste toujours les murs.

19/04:  Au commencement du quartier, il n’y avait rien. Ce rien est parfois appelé « potrero« , « pantanero » ou bien « monte« . Je n’ai pas de traduction.

Aujourd’hui, les habitants ont parlé aussi de « pastizal« , « cañaveral » et « arenero« . La liste continue.

20/04: Je continue les marches. Mariela, Alvis William, Mariana, Juanfer, Alexis et Stella m’emportent dans leur quotidien. Il étonnant de voir comme marcher semble libérer la parole, comme la conversation est engagée de façon spontanée. Leur rapport à l’espace, au quartier et à l’ histoire, tout se révèle doucement.

21/04: Si à présent beaucoup de temps est passé à faire des essais de montage d’images et de son, je continue d’investir le quartier, de déambuler dans les petits passages, de découvrir de nouvelles rues, de nouvelles histoires.

26/04: La forme finale est presque là. Des visages, des voix et des marches.

POTRERO

PANTANERO

MONTE

PASTIZAL

CAÑAVERAL

ARENERO

BOTADERO

BASURERO

RASTROJO

PASTO

MOSQUITERO

DORMIDERO

28/04 – 29/04: merci