
LAS FORMAS TEATRALES CAMBIAN // LES FORMES THÉÂTRALES CHANGENT.
LAS FORMAS TEATRALES CAMBIAN
Circular, trabajar en diferentes regiones del mundo hace esta mutación palpable. Las escrituras digitales están en el corazón de este movimiento. Permiten pensar concretamente las condiciones de la experiencia escénica de manera menos dependiente de los dispositivos y de los espacios heredados de la historia del teatro europeo, en particular la caja escénica frontal. No estemos seguros que la escena, definida por una geometría, separada del espectador y aislada de su contexto, todavía tenga una marcha puesta sobre el contemporáneo. Si ella permite contar historias, la distancia que impone a la experiencia no hace más sentido con el momento actual en varios lugares del mundo.
Esta constatación obliga inventar “un nuevo lote de cuestiones, de herramientos adaptados; nuevas prácticas y metodologías que nos acercan de las líneas del despegue, de la fragilidad, de la precariedad, y también de la felicidad, de la creatividad y de la belleza que definen el momento contemporeaneo” [Ntoné Edjabé] :
Inmediación, fragilidad, improvisación, inserción de la ficción al cuento, en el corazón de un contexto. Para nosotros que escogemos sin interrupción inscribirnos en contextos geográficos, sociales, políticos diversos, interrogamos la [representación en lo que hace el movimiento, exactamente al punto de contacto activo entre las formas arcaicas del teatro [encuentros improvisados o no de las personas sobre las plazas públicas alrededor de la escucha del que conta] y las formas las más contemporáneas de amplificación y de creación en vivo o diferido, a través de las herramientas digitales. Sabiendo hoy que casi cualquier ciudadano del mundo tiene un conocimiento o una práctica de estos herramientas, que le permite coger el funcionamiento, de jugar con él y de seguir la narración de un espectáculo a través sus diferentes zonas de proyecciones que sean sonoras o visuales.
Intentemos explotar los marcos de la caja escénica [donde la origen es Europea], invitar el actor y el espectador y al rechazar los límites, inscribiéndose en el corazón del espectáculo, por su presencia, su emoción, su mirada en una posición que sigue siendo reflexiva incluye al mismo título que los actores que juegan, las imágenes que son proyectadas, las ambientes sonoras que son difundidas. Imaginamos que el espectáculo sea grabado y retransmitido, el papel del espectador será también importante que lo de un actor. Porque en las disposiciones escénicas que proponemos, la presencia del espectador, su movilidad y su acción son una parte del espectáculo.
Seremos implicados. Nuestra presencia no será exterior, en el sentido de una mirada “sobre” el cuento de los otros. Seremos personajes de estas ficciones cotidianas. Nuestra presencia actuará como tantos desencadenantes de historias. Nuestra posición de directores se desplaza: la dramaturgia no es construida exclusivamente por nuestros cuidados. Proponiendoles a los habitantes cogerse herramientas plásticas, textuales y digitales con nosotros, crear ellos mismos objetos [películas, grabaciones, animaciones, objetos luminosos y sonoros…], ensamblarlas con nosotros, se trata de engastar puntos de vista múltiples e incluso contradictorios.
LES FORMES THEATRALES CHANGENT
Circuler, travailler dans différentes régions du monde rend cette mutation palpable. Les écritures numériques sont au coeur de ce mouvement. Elles permettent de penser concrètement les conditions de l’expérience scénique de manière moins dépendante des dispositifs et des espaces hérités de l’histoire théâtrale européenne, en particulier la boite scénique frontale. Nous ne sommes pas sûrs que la scène, définie par une géométrie, séparée du spectateur et isolée de son contexte, soit encore en prise sur le contemporain. Si elle permet de raconter des histoires, la distance qu’elle impose à l’expérience ne fait plus sens avec le moment actuel en bien des endroits du monde.
Ce constat oblige à inventer « un nouveau lot de questions, d’outils adaptés ; de nouvelles pratiques et des méthodologies qui nous rapprochent des lignes de l’envol, de la fragilité, de la précarité, ainsi que de la joie, de la créativité et de la beauté qui définissent le moment contemporain » [Ntoné Edjabé] : Immédiateté, fragilité, improvisation, insertion de la fiction et du récit, au coeur d’un contexte. Pour nous qui choisissons en permanence de nous inscrire dans des contextes géographiques, sociaux et politiques divers, nous interrogeons la [re]présentation dans ce qui fait mouvement, exactement au point de contact actif entre les formes archaïques du théâtre [rassemblement improvisés ou non de personnes sur des places publiques autour de l’écoute de celui qui raconte] et les formes les plus contemporaines d’amplification et de création en direct ou en différé, via les outils numériques. Sachant aujourd’hui que quasi n’importe quel citoyen du monde a une connaissance ou une pratique de ces outils, qui lui permet d’en saisir le fonctionnement, de jouer avec et de suivre la narration d’un spectacle à travers leurs différentes surfaces de projections qu’elles soient sonores ou visuelles.
Nous tentons d’exploser les cadres de la boite scénique [dont l’origine est Européenne], d’inviter l’acteur et le spectateur et à en repousser les limites, en s’inscrivant au coeur du spectacle, par sa présence, son émotion, son regard dans une position qui tout en étant réflexive l’inclut au même titre que les acteurs qui jouent, les images qui sont projetées, les ambiances sonores qui sont diffusées. Imaginons que le spectacle soit filmé et retransmis, le rôle du spectateur sera aussi important que celui d’un acteur. Car dans les dispositions scéniques que nous proposons, la présence du spectateur, sa mobilité et son action sont une partie du spectacle.
Nous serons impliqués. Notre présence ne sera pas extérieure, au sens d’un regard ‘sur’ le récit des autres. Nous serons des personnages de ces fictions ordinaires. Notre présence agira comme au- tant de déclencheurs d’histoires. Notre position de metteurs en scène se déplace : la dramaturgie n’est pas construite exclusivement par nos soins. En proposant aux habitants de se saisir des outils plastiques, textuels et numériques avec nous, de créer eux mêmes des objets [films, enregistrements, animations, objets lumineux et sonores…], de les assembler avec nous, il s’agit d’enchâsser des points de vue multiples, voire contradictoires.
Catherine Boskowitz et Jean Christophe Lanquetin